Aller au contenu

Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/480

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
LE BOSSU.

pagnon qu’ils m’avaient choisi !… dans un mois, nous aurions fait la paire !

» — En route ! s’écria Flor ; — il faut qu’au lever du soleil vous soyez hors de la montagne.

» Henri était déjà debout.

» Les petits chevaux nous attendaient à l’entrée de la fissure. Flor se mit en avant comme guide, car elle était déjà venue plusieurs fois en ce lieu. Nous commençâmes à gravir au clair de la lune les derniers sommets du Baladron.

» Au soleil levant, nous étions en face de l’Escurial ; le soir nous arrivions dans la capitale des Espagnes.

» Je fus bien heureuse, car il fut convenu que Flor resterait avec nous. Elle ne pouvait retourner près de ses frères après ce qu’elle avait fait. Henri me dit :

» — Ma petite Aurore, tu auras une sœur.

» Ceci alla très-bien pendant un mois. Flor avait désiré être instruite dans la religion chrétienne. Elle fut baptisée au couvent de l’Incarnation et fit sa première communion avec moi dans la chapelle des Mineurs. Elle était pieuse à sa façon et de bon cœur, mais les religieux de l’Incarnation, dont elle dépendait en sa qualité de convertie, voulaient une autre piété.