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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/517

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LE BOSSU.

du quartier le regardent un peu comme un lutin.

» Jamais on n’a vu Henri et lui ensemble, et ils ne se quittent pas.

» Tel est le mot des commères de la rue du Chantre.

» Par le fait, jamais liaison ne fut plus bizarre et plus mystérieuse. Nous-mêmes, j’entends Françoise, Jean-Marie et moi, nous n’avons jamais aperçu réunis ces deux inséparables. Ils restent enfermés des journées entières dans la chambre du haut ; puis l’un d’eux sort, tandis que l’autre reste à la garde de je ne sais quel trésor inconnu.

» Cela dure depuis quinze grands jours que nous sommes arrivés, et, malgré les promesses d’Henri, je n’en sais pas plus qu’à la première heure.

» Je voulais donc vous dire : le bossu vint voir Henri l’autre soir ; il ne ressortit point. Toute la nuit, ils restèrent enfermés ensemble. Le lendemain Henri était plus triste. En déjeunant, la conversation tomba sur les grands seigneurs et les grandes dames. Henri dit avec une amertume profonde :

» — Ceux qui sont placés trop haut ont le vertige. Il ne faut pas compter sur la reconnaissance des princes… Et d’ailleurs, s’interrompit-il en baissant les yeux, quel service peut-on payer avec