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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/530

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LE BOSSU.

le mari d’une pauvre enfant abandonnée, prononça-t-elle lentement, — et qu’on s’appelle Henri de Lagardère… on est son ami… on est son sauveur et son bienfaiteur. Oh ! s’écria-t-elle en joignant ses mains qu’elle leva vers le ciel, — leurs calomnies mêmes me montrent combien il est au-dessus des autres hommes !… Puisqu’on le soupçonne, c’est que les autres font ce qu’il n’a pas fait… Je l’aimais bien… ils seront cause que je l’adorerai comme un Dieu !…

— C’est ça, notre demoiselle ! fit Berrichon ; — adorez-le, rien que pour les faire enrager !

— Henri ! murmurait la jeune fille ; — le seul être au monde qui m’ait protégée et qui m’ait aimée.

— Oh ! pour vous aimer, s’écria Berrichon qui revenait à son couvert trop longtemps négligé, — ça va bien !… c’est moi qui vous le dis… Tous les matins, nous voyons ça, nous deux grand’maman… — Comment a-t-elle passé la nuit ? son sommeil a-t-il été tranquille ? Lui avez-vous bien tenu compagnie hier ? Est-elle triste ? Souhaite-t-elle quelque chose ?… Et quand nous avons pu surprendre un de vos désirs, il est si content, si heureux !… Ah ! dame ! pour vous aimer, ça y est !