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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/534

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LE BOSSU.

vint ouvrir la porte. Je n’eus que le temps de me jeter en bas de l’escalier… et je tombai sur mes reins… que ça me fait encore mal quand j’y touche… on ne m’y reprendra plus… — Mais vous, notre demoiselle, s’interrompit-il, vous à qui tout est permis… vous qui ne pouvez rien craindre… je vas vous dire, j’aimerais bien qu’on soupe un peu de bonne heure pour aller voir entrer un peu le monde au bal du Palais-Royal… si vous montiez… si vous alliez l’appeler un petit peu avec votre voix si douce… ?

Aurore ne répondit point.

— Avez-vous vu, continua Berrichon qui n’était pas bavard, avez-vous vu passer toute la journée les voitures de fleurs et de feuillages, les fourgons de lampions, les pâtisseries et les liqueurs ?

Il passa le bout de sa langue gourmande sur ses lèvres.

— Ça sera beau ! s’écria-t-il ; ah ! si j’étais seulement là-dedans, comme je m’en donnerais !

— Va aider ta grand’mère, Berrichon, dit Aurore.

— Pauvre petite demoiselle ! pensa-t-il en se retirant ; elle meurt d’envie d’aller danser !

La tête pensive d’Aurore s’inclinait sur sa