Aller au contenu

Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VII.

UN REVENANT.

Quand l’étranger se fut retiré, suivi de Hans Dorn, les convives de la Girafe demeurèrent un instant muets et comme interdits.

Puis ils se regardèrent à la ronde en hommes qui ont tous la même pensée. Aucune voix ne s’éleva pour demander le nom du nouveau venu.

— Quand on parle du loup on en voit la queue, grommela le marchand de franges ; — l’avez-vous entendu ouvrir la porte, vous autres ?

Tout le monde répondit négativement.

Hermann se leva, et fit rouler deux ou trois fois la porte sur ses gonds qui crièrent.

Cette épreuve faite, Hermann revint s’asseoir et but le reste de son verre de vin.

— La porte crie, poursuivit-il, et d’habitude les bottes fortes font du bruit sur le carreau… Pourtant, quand le diable y serait, celui-là n’est pas de taille à passer par le trou d’une serrure !

— L’avez-vous bien reconnu, vous, Hermann ? demanda l’un des buveurs.

— J’en mettrais ma main au feu ! répondit l’ancien laboureur.

— Lequel est-ce ?