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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/352

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franche. Lorsque Gertraud venait lui offrir sa joue chaque matin, il y mettait un gros baiser et prenait à pleines mains la tête bouclée de la jolie fille, pour la regarder longuement et lui sourire avec la joie enorgueillie de l’amour paternel.

Aujourd’hui, point de sourire, à peine un baiser ; des sourcils froncés sous des rides profondes, des yeux, fixes qui ne voyaient point.

Gertraud recula d’un pas, surprise et inquiète.

— Il n’est venu personne ? murmura Hans avec un accent étrange que Gertraud ne lui connaissait point.

— Personne, répondit-elle.

— Je vous ai appelée bien des fois, ma fille !…

Et comme Gertraud embarrassée balbutiait une explication, il ajouta sans l’écouter :

— L’heure avance, et il ne vient pas !

— Ne voulez-vous point déjeûner, mon père ? lui dit Gertraud.

Gertraud mit la tasse sur le petit bureau, derrière lequel Hans Dorn avait reçu la visite de Franz, au commencement de la soirée précédente. Hans s’assit à la place où nous l’avons trouvé la veille faisant ses comptes de la journée, et porta une cuillerée de potage à ses lèvres.

Il n’en porta qu’une.

La cuiller resta dans la tasse pleine.