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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/398

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CHAPITRE X.

LES JEUNES FILLES.

Tandis que Denise gagnait la porte, la vicomtesse la suivait d’un regard souverainement satisfait.

— Vous voyez bien, dit-elle à Julien, la chère petite a comme cela des airs mourants ; mais, dès qu’on lui parle de chiffons, la voilà bien vite guérie.

— Je la trouve changée, répondit Julien.

— Un bon mariage, reprit madame d’Audemer ; — voilà le vrai remède !

— Il me semble, dit encore Julien, que je l’ai vue pleurer…

— Mon Dieu, mon ami, s’écria la vicomtesse, — cela ne m’étonnerait point… les jeunes filles sont capables de tout !

Elle poussa un long soupir, et murmura en levant les yeux au ciel.

— Ah ! les jeunes filles ! les jeunes filles !…

Elle quitta la table, et alla s’asseoir sur une causeuse.

— Venez ici, Julien, continua-t-elle ; — parlons un peu raison, maintenant que nous sommes seuls.

L’enseigne vint s’asseoir à son tour sur la causeuse. La vicomtesse mit ses deux mains, blanches encore et potelées, sur l’épaule de son fils, et le