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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/669

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Ce fut Johann qui répondit.

— Le dâb (maître) est rond en affaires, et vous n’aurez pas à vous plaindre de lui, mes garçons… dites votre prix !

— Auparavant, papa Johann, il faudrait connaître…

— On ne peut rien dire de précis jusqu’à voir… ce sera suivant la chance… vous serez peut-être trois semaines, peut-être vingt-quatre heures… Il s’agit d’un petit bonhomme qui gêne…

— Et on veut l’extirper ? demanda Mâlou.

— Juste.

— Diable !… et pour quand faudrait-il être prêt ?

— La chose n’aura pas lieu tout de suite, mais on voudrait vous voir dans le pays pour habituer les paysans à vos figures.

— Pour qu’ils nous reconnaissent après ! dit Pitois en faisant la moue.

— Du tout ! pour que vous n’ayez pas l’air de venir à notre remorque. Vous partiriez demain vers midi.

Les deux amis se regardèrent comme pour se consulter.

Pendant cela les habitués des Quatre Fils avaient repris le cours de leurs occupations. Les uns buvaient, les autres jouaient, d’autres encore, continuant le bal interrompu, dansaient en chantant au milieu de la salle.

Madame veuve Taburot, arrivée à un endroit touchant, où un vieux scélérat de jésuite dévorait plusieurs petites filles d’anciens militaires, pleurait à chaudes larmes dans son journal.