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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 3-4.djvu/536

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est que ma pauvre mémoire s’en va… Mais si je le vois encore une fois, je le reconnaîtrai peut-être.

— Et s’il ne revient pas ?

Alain, au lieu de répondre, but une troisième rasade et s’arrangea pour dormir, en attendant son maître. Lapierre haussa les épaules, et, pour ne point perdre son temps, il fit le tour de la chambre, donnant généreusement l’hospitalité, dans les vastes poches de son pourpoint, à toutes les pièces de monnaie égarées qu’il trouva sur les meubles. — Les tiroirs étaient fermés.

Quand il eut achevé sa tournée, il s’accouda sur l’appui de la fenêtre. Au loin, dans le jardin, il aperçut Didier qui continuait solitairement sa promenade. Lapierre se prit à réfléchir. — Peuh ! fit-il enfin en enflant ses joues ; — je croyais le délester davantage. C’est un joli garçon… Vaunoy paye mal et demande beaucoup… Hé, hé… il faudra voir… — En veux-tu, grommela maître Alain qui trinquait en rêve.

Lapierre laissa tomber sur le vieillard un long regard de mépris.

— Voilà ce qu’on devient au service de Vaunoy ! dit-il ensuite. Jamais de tiroirs ouverts… Quelques pièces d’or pour beaucoup de travail… C’est pitoyable de se damner ainsi au rabais… Il faudra voir.

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