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Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 3-4.djvu/559

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Fleur-des-Genêts obéit aussitôt, et Pelo Rouan, prenant la médaille qui pendait à son cou, la mit entre les mains du vieil écuyer. Celui-ci la tourna et retourna dans tous les sens.

— Puisse Dieu me faire rencontrer sa pareille ! murmura-t-il. Je la reconnaîtrais maintenant entre mille… mais c’est un pauvre indice.

Marie s’éloigna sur un signe du charbonnier, et bientôt on entendit au dehors la suave mélodie du chant d’Arthur.

— Elle chante, en effet, la chanson de Jean Blanc dit Jude. Le pauvre garçon n’était pas beau pour avoir donné le jour à une si jolie fille !

— Il était laid, répondit le charbonnier avec mélancolie ; — il était repoussant à voir, n’est-ce pas ?… Et pourtant Dieu permit qu’un ange pût le contempler sans horreur ni dégoût. Marie est le portrait vivant de sa mère… Mais je ne vous l’ai pas dit, mon compagnon, ajouta-t-il en changeant de ton subitement, il est encore une chance de retrouver l’héritier de Treml ; cette chance, bien précaire il est vrai, peut amener un résultat avec l’aide de Jean Blanc…

— Jean Blanc ! murmura Jude d’un air de doute ; — vous me parlez toujours de Jean Blanc… Que peut le pauvre diable, lorsque des hommes ne peuvent pas ? — Vous ne savez pas ce que c’est que Jean Blanc, dit le charbonnier avec une légère emphase dans la voix… Je vais vous dire où est sa force et ce qu’il peut pour le fils de Treml.

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