Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter la coupe. La rue Saint-Antoine où M. le duc de Beaufort aime tant à galoper pour se montrer au populaire conduit d’un côté au palais du roi, mais de l’autre au donjon de Vincennes. Vous êtes lieutenant de roi aujourd’hui, mais demain…

M. de Gondrin bâilla ostensiblement.

— J’en dis trop long, s’interrompit don Estéban, et par le fait, peut-être avez-vous bien devant vous toute une semaine avant que votre faction de comédie, le parti des Importants, soit balayée de la cour. Cela vous suffira si vous faites diligence. Il s’agit de gagner à franc étrier le château de Pardaillan, de prendre avec vous l’autorité judiciaire, et de vous faire ouvrir la grande porte de par le roi. Une fois dans le château, entrez, toujours et rigoureusement selon les dues formes, dans la chambre où madame la comtesse protège contre les regards du monde la prétendue folie de son mari. Vous trouverez là un cadavre, embaumé en 1627 par Mathieu Barnabi, et par conséquent la preuve que cette femme détient depuis quinze ans l’héritage de Pardaillan, acquis par le dol, la fraude et la fausse écriture, à l’aide de la fausse écriture, de la fraude et du dol. Cette fois, j’ai dit.

Le More remit son voile et chargea la boîte sur ses épaules.

Vos deux hommes de Bergame, ajouta-t-il, trouveront ce qui leur appartient au lieu même où ils l’ont perdu.

Il se dirigea vers la porte.

— Seigneur Estéban, dit le baron, qui lui offrit