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Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/18

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surprise. Une charmante enfant, blonde et rose, que la bonne dame reconnut au premier coup d’œil tant elle ressemblait à maître Pol, son père, était arrivée inopinément, sur le tard, à l’heure où les béguines se couchent, et s’était jetée à son cou en riant.

« Bonsoir, ma tante, avait-elle dit, je viens passer du temps avec vous. »

Comme dame Honorée, au comble de l’étonnement, lui demandait pourquoi elle avait quitté sa mère, la fillette répondit sans perdre son sourire :

« Je n’en sais rien, bonne tante. »

Elle remit en même temps un pli à la vieille dame qui l’ouvrit et lut :

« Ma chère et respectée tante,

« Donnez un asile à ma bien-aimée Pola. Elle sera en sûreté chez vous. Au château de Pardaillan un cruel danger la menace. »

Le billet était signé « Éliane ».