Aller au contenu

Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

haïr. La chose certaine, c’est que maître Roger est cruellement jaloux de lui.

— Ah ! fit Pola en souriant.

— Maître Roger est jaloux de tout le monde, ajouta Mélise.

— Est-ce que tu ne l’aimes plus ?

— Oh ! si vraiment. Et puis le More n’est pas un jeune homme, pense donc !

— Quel âge a-t-il ?

— Je ne sais pas. Et je te répondrai toujours de même, quand tu me parleras de lui : je ne sais pas, je ne sais pas. Mais voyons ! ne m’interromps plus ! Il ne s’agit pas du tout du More… quoique ce fou de Gaëtan soit fort occupé de lui.

— Ah ! s’écria encore Pola, rose comme une fraise à ce nom, il est l’ami du chevalier ?

— Bon ! soupira Mélise d’un accent découragé, nous voici au chevalier maintenant ! et tu grilles de savoir si j’ai appris enfin quelque chose sur ce beau ténébreux qui passait comme un fantôme sous tes fenêtres, au château de Pardaillan.

— Dame ! fit Pola sans relever ses grands yeux, je ne suis pas curieuse, mais…

— Mais, il nous a suivies depuis le château jusqu’à Paris, l’interrompit Mélise, et cela vaut bien la peine qu’on songe un peu à lui. Mon cœur, nous n’en sommes pas encore là. Il faut mettre de côté le chevalier Gaëtan et me prêter, s’il vous plaît, toute votre attention : je vais vous parler de votre mère !