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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/110

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— La première fois que ces dames lui ont parlé, dit-elle, c’était comme à une reine.

— Ah !… fit encore Vincent.

Il s’assit sur le banc, à la place occupée naguère par Marie-de-Grâce. Irène se mit auprès de lui et poursuivit, pleine de son sujet :

— Bien sûr qu’on ne nous prend pas pour confidentes, mais les choses se savent ; il y a eu des ordres venus de haut. L’archevêché n’était pas très content de ces ordres-là.

— Il y a donc quelque chose de plus haut encore que l’archevêché ? demanda Vincent.

— Il y a Rome.

— C’est juste, dit Carpentier, dont la canne dessinait un kiosque sur le sable de l’allée.

Irène eut une petite moue charmante et murmura :

— Père, plus tu vas, moins tu écoutes ce qu’on te dit. Ce n’est plus la peine de te parler.

— L’opinion de ton Reynier, répondit Vincent gaiement, est que je deviens un peu fou, et Francesca trouve qu’il ne va pas assez loin.

Au nom de Reynier, une teinte rosée couvrit les joues de la fillette.

— Voilà longtemps qu’il n’est venu, prononça-t-elle à voix basse.

Le bras de son père entoura sa taille, tandis qu’il disait non sans émotion :