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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/212

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Vincent Carpentier, dont la position s’était faite toute seule et comme par enchantement, n’avait pas eu besoin de se fabriquer une enseigne. Il habitait, dans le quartier Saint-Lazare, une maison qui n’était point d’architecte.

C’eût été un charmant pavillon sans l’air de tristesse qui planait à l’entour. Et notez que cette mélancolie n’appartenait aucunement à la maison elle-même, bien située, construite selon un style élégant et gai, propre enfin de tout point à faire une habitation enviable.

Les maisons ont une âme qui donne la physionomie aux pierres et au plâtre de leurs murailles.

L’âme souffrait dans le logement de Vincent Carpentier.

On y était seul et cette blanche demeure parlait d’abandon au milieu des encombrements de Paris.

Neuf heures du soir venaient de sonner à la pendule rocaille qui ornait la cheminée chargée de sculptures. Une lampe brûlait sur la table jetant ses lueurs insuffisantes aux tentures claires d’un salon assez vaste, meublé en vieux verni blanc, qu’encadraient des bergeries de Beauvais.

Vincent Carpentier était assis auprès de la table. Les lueurs de la lampe tombaient sur son front, qui avait des teintes plombées et dont les rides se creusaient profondément.

Au matin de cette même journée, lors de notre vi-