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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/226

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Il était solitaire chez lui. Personne à embrasser avant de se mettre au lit. Il se coucha et ne put dormir.

Le lendemain, sur sa table, une feuille de papier blanc reproduisait le plan de l’hôtel Bozzo, dessiné dans la poussière du Champ-de-Mars.

Seulement le point rouge n’y était pas encore.

À dater du jour où ce plan fut tracé, Vincent Carpentier devint triste, distrait, préoccupé, tel que nous l’avons retrouvé au couvent des dames de la Croix.

L’idée fixe avait pénétré dans la fissure.

Il n’en savait rien. Ils n’en savent jamais rien. Il se croyait à cent lieues d’une pareille imprudence et d’une si grosse trahison. Il avait promis, il tenait sa promesse. C’était du moins sa conviction intime.

En bonne conscience, à quoi lui eût servi ce manque de parole ? Il ne cherchait pas, il était sûr de ne pas chercher. — Mais par exemple, il était agacé par un doute : la cachette avait des dimensions exigeant une épaisseur de près de trois mètres dans la muraille où on l’avait creusée. Vincent était payé pour savoir cela, puisque lui-même avait pris les mesures.

Dans quelle partie de l’hôtel Bozzo placer un mur pareil ? Les caves ont parfois cette épaisseur, dans les très vieilles maisons, mais il se souvenait bien