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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/231

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Et l’ivresse de ses songes lui montrait les éblouissements de la richesse sans bornes et sans fond, haute et large comme une mer.

Il maigrissait, il pâlissait, oxydé en quelque sorte et rongé par cet océan de rayons.

Vers le milieu de la troisième semaine, à une heure après minuit, son pouls cessa de battre et sa respiration s’arrêta dans sa poitrine.

Pour la première fois depuis qu’il veillait à son poste, il vit une lumière faible se mouvoir et passer de fenêtre en fenêtre le long de l’arrière façade, au rez-de-chaussée de l’hôtel Bozzo.

La lumière aperçue par Vincent Carpentier traversa toutes les pièces du rez-de-chaussée de l’hôtel Bozzo et s’arrêta à l’avant-dernière croisée, c’est-à-dire presque au fond du jardin. Les rois mages ne virent pas poindre avec plus d’émotion l’étoile miraculeuse qui devait être leur guide dans la nuit du désert.

Vincent avait collé son œil aux vitres de sa mansarde ; il regardait, le front en feu, les veines glacées.

La façade se présentait à lui de deux tiers profil ; il pouvait suivre aisément la marche de la lueur, et la connaissance exacte qu’il avait de l’intérieur de l’hôtel lui permettait d’établir la série des appartements traversés par la lumière.

Mais c’était tout. La distance était trop grande