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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/235

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pour désigner la sauvage étreinte qui lui blessait le cœur.

Il pensait encore, travaillant toujours et compulsant les souvenirs de ses courses de nuit en compagnie du colonel :

— Nous arrivions par la rue, c’est clair, nous traversions le petit jardin, nous trouvions une porte…

Son doigt, qui marchait sur le papier, s’arrêta devant la seule porte désignée au plan, et qui s’ouvrait à gauche en entrant par la rue des Moineaux à quelques mètres seulement du mur.

— Ce n’était pas celle-là, dit-il après avoir hésité. La lumière a été, cette nuit, jusqu’à l’autre bout de la maison ; la maison a plus de quarante pas de large, et c’est à peine si nous faisions trois pas après avoir quitté la cage de l’escalier. De deux choses l’une : ou il y avait une autre porte, ou tout l’échafaudage de mes calculs s’écroule !

Son poing fermé frappa la table.

— Il y avait une autre porte ! fit-il résolument, comme si sa volonté eût pu influer sur le fait. L’homme a bien monté sur le mur. Je chercherai, je trouverai…

Il s’interrompit encore une fois et prononça avec une expression étrange :

— Mais l’homme reviendra… Tans pis pour lui !

Il ne sortit pas de la journée et ne voulut recevoir personne.