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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/339

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La mère Marie-de-Grâce passait souvent de longues heures à contempler ce tableau où il y avait trois personnages : Le vieillard, le jeune homme et le trésor.

Son regard avide perçait au-delà des ombres qui couvraient, mais laissaient deviner, dans la profondeur du souterrain, l’énorme amas des richesses, conquises par les frères de la Merci.

La religieuse romaine, quand elle avait ses habits de cavalier, était le jeune homme du tableau, trait pour trait.

Quand elle avait passé une demi-heure devant son miroir, le pinceau à la main, quand elle s’était « fait une tête » pour employer l’expression technique en usage parmi les gens de théâtre, elle devenait le vieillard : — ride pour ride.

Nous n’apprenons rien au lecteur en lui disant que le masque de la sœur Marie-de-Grâce cachait le comte Julian Bozzo, engagé dans un duel inégal et mortel.

Le comte Julian, sachant le pouvoir presque magique de son adversaire s’était réfugié dans ce déguisement qui lui donnait l’abri d’une véritable forteresse.

En cas de danger, le comte Julian n’avait qu’un pas à faire pour passer le seuil du couvent de la Croix, où la religieuse romaine trouvait un asile inviolable.