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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/35

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qu’on refermait la portière, vous aurez pour boire.

Dès qu’il fut assis, il se frotta les mains, disant avec une expression de bien-être :

— Ça fait plaisir de se reposer, hein, mon neveu ? Demain soir nous prendrons le passage Vendôme, ou un autre qui soit tout près d’une station : je suis moulu !

Le cocher fouetta ses chevaux qui partirent au grand trot.

Vincent se disait :

— On doit pouvoir se rendre compte de la direction et de la distance en faisant bien attention aux détours.

Et il tint son esprit en arrêt.

Chacun sait qu’une voiture, en tournant, fait éprouver une sensation au voyageur, surtout si le coude du voyageur est en communication avec la paroi.

Deux minutes ne s’étaient pas écoulées que Vincent eut la preuve matérielle de ce fait.

On tourna à droite et il en eut complètement conscience.

— Est-ce le pont des Saints-Pères ou le pont Royal ? demanda-t-il.

— Voilà ! fit le colonel en riant bonnement, tu calcules déjà comme un malheureux ! Je parie cinquante centimes avec toi que, dans une demi-heure,