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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/392

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Or, les lingots ici étaient dans la cave, et il n’y avait au monde qu’un seul homme capable d’en trouver le soupirail.

On ne doit donc point s’étonner qu’avant même de chercher la cave, le comte Julian concentrât tous ses efforts sur l’ennemi unique qui pouvait déménager ses réserves.

Après avoir réfléchi quelques minutes, il quitta la chambre de Vincent Carpentier et redescendit l’escalier. Sa dernière parole fut celle-ci :

— Je suis le colonel Bozzo, et mon banquier m’avancerait, si je voulais, de quoi acheter la moitié de Paris.

Quand il arriva sous le vestibule, boitant et peinant à plaisir, Giam-Pietro s’élança pour lui offrir l’aide de son bras.

— Bon, bon ! fit le prétendu colonel, je ne suis pas encore impotent, ma vieille. Une canne me vaudrait autant que toi… Ce marchepied m’a l’air plus haut qu’à l’ordinaire… Dis à Giovan Battista de me mener chez mon banquier.

— Lequel ? demanda Giam-Pietro.

— Lequel ? répéta le vieillard en feignant l’impatience. On ne cherche qu’à me contrarier. Sangodémi ! quelque beau matin je ferai maison nette ! Chez qui ai-je été la dernière fois, bêta ?