Aller au contenu

Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/452

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment, il aurait reconnu, derrière les plis de la serge noire, les traits hautains et charmants de la comtesse Marguerite de Clare.

Chacun faisait la guerre à son compte, en ce lieu.

Vers minuit quelqu’un entra. C’était Francesca Corona qui venait méditer et prier. Celle-là portait dans son cœur un vrai deuil, et sa piété n’était pas une comédie.

La religieuse avait eu le temps de rabattre son voile. Les deux femmes, pendant toute la nuit, n’échangèrent que de rares paroles.

Le bruit continuait dans la chambre du mort.

Au jour, Francesca Corona se retira.

Restée seule, la comtesse de Clare se rapprocha de la porte avec vivacité, comme si on eût rompu le lien qui la retenait agenouillée devant le prie-Dieu.

Elle n’essaya plus de regarder par la serrure. Sa main se plongea dans la poche de sa robe et en ressortit, armée d’un objet que rarement les religieuses portent sur elles, une petite vrille toute neuve.

À l’aide de cet instrument, elle attaqua le battant de la porte avec adresse et précaution.

Pour une comtesse, elle avait une remarquable habileté de main. En quelques minutes un trou fut percé.

Mme la comtesse de Clare y appliqua d’abord ses