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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/162

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n’ai pas trouvé. Le Père m’avait donné son secret qui ne peut appartenir qu’à un seul, et qui m’appartient ; mais son or était à partager entre vous tous ; et cela lui coûtait de se séparer de son or. Il y a de l’enfant chez l’homme qui s’en va. Le Père ne voulait pas, lui vivant, lâcher la clef du trésor.

— Cela doit être vrai, dit le prêtre ; il conservait un vague espoir de vivre.

— Je cherchais la clef, poursuivit l’Amitié, et je cherchais le pli explicatif qui devait vous mettre en possession de votre héritage. Mais il y avait là, tout à l’heure, une femme. Nous veillions, il est vrai ; tous nos yeux étaient braqués sur elle. Qu’importe ! elle a du sang bohémien dans ses veines corses ; elle est adroite, elle est hardie… ne l’avez-vous pas vue qui se penchait pour embrasser le Père ?

— Si fait ! si fait ! dit-on de toute part, nous l’avons vue.

— Cette femme est contre nous depuis les jours de son enfance. »

On répondit encore :

« C’est vrai ! c’est vrai ! son père et sa mère n’étaient point avec nous.

— Cette femme a pris votre bien pour le porter à vos ennemis ; elle a volé ce qui vous eût fait riches tout d’un coup ; le Père n’est plus là pour mettre son amour aveugle entre elle et le châtiment. Il faut qu’elle meure. »

Les sept répliquèrent d’une seule voix :

« C’est justice : elle mourra. »

Et le comte Corona, riant d’un rire cynique, ajouta :

« Je suis jaloux, ne vous mêlez pas de cela ; je m’en charge. »