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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/30

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Tant que ce mariage odieux entre Blanche et M. Lecoq n’était pas célébré à la mairie et à la paroisse, Maurice gardait l’espérance de vaincre, à force de gloire. Hélas ! la gloire, où la prendre ? À cette question, Maurice répondait : il y a des gens qui l’ont dénichée ! C’était un cher enfant, joli en dedans comme en dehors, une nature gracieuse, flexible, séduisante, virile à ses heures, mais toute pleine de féminines hardiesses. Comme intelligence, il valait plus qu’Étienne, qui avait néanmoins sur lui l’avantage de savoir à peu près ce qu’il voulait.

Mais il valait moins que Michel tout court, notre héros.

Étienne, ayant pris son parti en brave et résolu de mener ses affaires lui-même, alla chercher dans une armoire d’attache où il n’y avait que cela, une effrayante brassée de papiers qu’il apporta sur la table.

Le drame avait cinquante titres pour le moins, autant d’actions diverses et une centaine de personnages ; mais si fréquemment que le sujet changeât, trois types restaient toujours les mêmes : Édouard, le jeune premier ; Sophie, l’amoureuse ; Olympe Verdier, la grande dame au passé mystérieux, parce que ceux-là jouaient bien réellement un drame vivant tout auprès du drame mort-né, enseveli dans son armoire.

« Il y a là des trésors, dit Étienne en feuilletant l’amas de paperasses. Un homme de métier y trouverait pour plus de cent mille écus de succès ! »

Maurice garda le silence.

« Ce n’est pas pour toi que je parle, au moins ! reprit Étienne. Je fais comme si tu n’étais pas là. Je collabore avec moi-même… »

Maurice sourit.

« Vertuchou ! s’écria l’autre déjà noyé dans ses chif-