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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/325

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— Du côté de la rue Saint-Martin ? demanda Michel vivement.

— Juste ! répondit M. Schwartz, qui pirouetta et se dirigea vers la porte. Un nommé Bruneau.

— Ce serait ce coquin ! » s’écria Michel en suivant, malgré lui, le banquier.

Edmée et Maurice avaient saisi les mains de la baronne qui défaillait.

Michel dit encore :

« Le hasard a voulu… J’ai donné aux agents des indications…

— Bonnes ! fit M. Schwartz, passant le seuil sans se retourner ; traquenard organisé. Pas un chat sorti des deux maisons qui se touchent, sauf cette créature, Trois-Pattes. M. Mathieu. »

Michel revint vers sa mère et la vit qui chancelait entre les bras de Maurice et d’Edmée. Comme il s’approchait, elle le repoussa de la main avec une sorte d’horreur.

« André Maynotte est ton père ! » balbutia-t-elle en fermant les yeux.

Michel resta un instant foudroyé ; puis, sans mot dire, il s’élança dehors.

Il allait par les rues, courant comme un furieux et ne sachant certes pas quel extravagant moyen il essayerait pour rompre la ligne d’assiégeants qui entourait son père, lorsqu’à la hauteur de la Porte-Sainte-Martin il s’entendit appeler par son nom.

Trois-Pattes passait dans son panier, traîné par un chien de boucher. Il semblait être en belle humeur. Sa figure, immobile comme un masque, avait presque un sourire dans le fourré de poils hérissés qui l’encadrait.

« Je viens de chez vous, monsieur Michel, dit-il, pour vous donner des nouvelles du voisin Bruneau. Si