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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/327

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restait plusieurs dents, et, quand une violente couche de rouge minéral enluminait sa joue tannée, elle vous retournait le cœur comme un gant.

Telle fut l’enchanteresse qui tendit ses lacs amoureux dans les sentiers de l’ardent Similor.

Que n’avons-nous ici l’espace et le loisir pour chanter dignement l’idylle de ces sacrés bocages !

Mais le drame nous pousse, nécessité funeste. Nous n’aurons de Mazagran qu’un sourire, et c’est une scène austère qui se déroulera pour nous dans ce lieu de délices : l’estaminet de l’Épi-Scié.

Les personnages à qui on avait fait passer ces mots : au cimetière : À midi la poule, étaient à leur poste, debout autour du billard ou assis sur les banquettes paillées, sièges ordinaires de « la galerie. »

Échalot, tel que vous le connaissez « fumait un bloc » comme feu le secrétaire d’État Chamillart. En quelque endroit du billard qu’il vous plût de le caser, il vous faisait directement, au doublé, par la bricole, selon son intérêt ou son caprice. À chaque instant, chez ces natures modestes, on découvre un nouveau talent, et c’est leur charme.

Échalot n’ôtait jamais son habit, à cause de sa chemise, que la blanchisseuse gardait en gage, mais il retroussait ses manches, relevait son tablier de pharmacien et confiait Saladin à son clou. Alors, libre de ses mouvements, il beurrait sa queue et enfilait des perles avec enthousiasme.

Au plus beau moment de la poule, la reine Lampion montra sa face rubiconde à la porte du billard et dit :

« M. Mathieu vous espère ! »

Les queues allèrent au râtelier, la galerie se leva, Échalot, pour employer sa propre expression, se recolla