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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/336

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Deux des assistants se chargèrent expressément de faire arrêter en temps opportun Échalot et Similor.

« Comme cela, reprit M. Mathieu, nos derrières sont assurés. La justice a son dû, et tous les anciens comptes de l’affaire de Caen se trouvent à jour. À la caisse ! »

Il prit dans sa poche deux billets de banque, des clés et deux cartes d’invitation portant, au cachet qui fermait leur enveloppe, le timbre fastueux de la maison Schwartz.

Les clés étaient toutes neuves et sortaient évidemment de la forge.

« Voici pour entrer, continua Trois-Pattes en donnant à Piquepuce et à Cocotte les deux cartes d’invitation, et voici pour travailler. »

Il leur présenta les clés.

« Quant à ceci, acheva-t-il en leur offrant les billets de banque, c’est la toilette et l’argent de poche. »

Cocotte et Piquepuce acceptèrent le tout sans remercier. Leur gaîté fanfaronne était partie.

« Il y a encore autre chose, dirent-ils en même temps.

— Nous avons l’air de ne pas être à notre aise, ricana Trois-Pattes en approchant son verre de rhum de ses lèvres. Avons-nous peur des griffes du coffre-fort ?

— Le brassard… commença Cocotte. »

Et Piquepuce compléta résolument :

« Nous ne travaillons pas sans le brassard ! »

M. Mathieu prit une mine sérieuse et répondit :

« Vous ne serez pas seuls, mes petits. Le magot est trop gras pour qu’on vous laisse en tête à tête avec lui. Toulonnais-l’Amitié est de la noce, et c’est lui qui vous donnera le brassard avec la manière de s’en servir.