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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/68

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ce don Juan en herbe, Toulonnais-l’Amitié. Celui-là ne respectait rien. Un jeune garçon de la ville, armurier-ciseleur de son état, se battit pour elle et fit un mauvais parti au séducteur. Giovanna-Maria se souvint de lui. Toulonnais ne l’oublia pas non plus.

Saluez, messieurs les auteurs ! Vos héros entrent en scène. L’armurier-ciseleur de Sartène avait nom André Maynotte, et Giovanna-Maria, ce bel ange, est votre comtesse Olympe Verdier. »


XXI

Le secret de la pièce.


L’œil de M. Bruneau avait brillé deux fois. On eût dit que sa prunelle, dure et froide comme un caillou, rendait deux étincelles au choc de ce nom : Giovanna-Maria.

Maurice écoutait, les yeux baissés, cherchant, dans ce récit, embrouillé comme à plaisir, non plus la fantaisie d’un drame, mais la série des faits, applicable à la réalité qui l’entourait. Ses sourcils froncés donnaient à son gracieux visage une expression plus virile. On ne peut dire qu’il comprît tout, mais il devinait beaucoup, et le narrateur, sentant la communication établie, s’adressait à lui de préférence.

Étienne, fidèle à sa pièce, cherchait un scénario. Dieu juste lui devait, à celui-là, un succès de mélodrame ! Il s’égarait avec une voluptueuse angoisse dans les broussailles de cette histoire confuse. Il prenait des notes impossibles. L’énorme silhouette de