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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/78

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— Êtes-vous prêts à tout pour cela ?

— À tout, répondirent-ils ensemble cette fois. »

Étienne avait senti que ses hésitations faisaient longueur dans le dialogue.

« Même malgré lui ? demanda encore M. Bruneau.

— Même malgré lui.

— C’est bien. Tout ce que je vous ai dit est rigoureusement vrai : vous êtes menacés tous les deux, parce que l’un de vous au moins peut gêner certains projets, et que tous deux vous êtes en position d’endosser le crime, ayant tous deux fait partie de la maison Schwartz.

— Le crime ! dit Étienne. On n’a pas encore parlé du crime ! »

Maurice ajouta :

« Expliquez-vous.

— Plus tard, répartit M. Bruneau. Il vous suffit maintenant de savoir qu’en sauvant Michel vous vous sauvez aussi. »

Il avait pris la craie ; il poursuivit en la faisant courir sur les planches noircies :

« Lisez vite, et souvenez-vous. Ceci vaudra déjà bien des explications ! »

Étienne et Maurice, penchés en avant, suivaient sa main et regardaient parler l’oracle.

Le tableau se trouva ainsi figuré :

Édouard, fils d’André Maynotte et de Julie.

Olympe Verdier, Julie Maynotte.

Sophie, fille du banquier Bancelle.

Médoc, Toulonnais-l’Amitié.

Les deux jeunes gens restèrent muets un instant, puis Maurice demanda :

« Ma cousine Blanche est-elle la fille de cet André Maynotte ?