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Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 04.djvu/54

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levé, l’œil en feu, amazone armée pour combattre un invincible ennemi, elle était belle comme cette beauté guerrière que sait peindre la mâle poésie du Nord. Tout homme, en la voyant si noble au bord de l’abîme, eût senti son cœur serré par cette respectueuse douleur qui est la pitié plus l’admiration. Son aspect eût mis du dévoûment dans l’âme la plus vulgaire, et un lâche eût trouvé le courage de la défendre.

Mais cette vigueur factice exigeait une tension trop violente, et sa durée fut courte. Par hasard, les yeux de Clary tombèrent sur Anna dont la tête souriante s’appuyait déjà, renversée, au dossier de son fauteuil.

Ce fut comme un choc magnétique. Clary