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Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/73

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taires bien tournés ; sous les mêmes toits. Quant à se mettre en quatre pour servir des gens qui transportent avec leurs grosses bottes une partie de la neige des rues dans les salons et vous enfument sans cérémonie, il vaut bien mieux avoir affaire à des volontaires qui sachent tourner un mot agréable et vous lancer une œillade assassine, qu’à des individu qui ont le ton bruyant et point de tournure. »

Ces protestations n’ont pas été écoutées.


On raconte bien des anecdotes. Il y a des romans, qui s’ébauchent entre nos braves volontaires et des filles d’Albion. Ce commencement d’hostilité produira plusieurs unions. En tout pays, les militaires ont la renommée de conquérir aussi facilement le cœur féminin que le territoire ennemi. Nos volontaires, qui descendent du peuple le plus galant de l’univers, ne manquent pas à ces valeureuses traditions.

Un de nos jeunes volontaires aimait d’amour tendre une charmante héritière, qui habite le faubourg St. Louis. Il était épris de ses beaux yeux et des souvenirs, sous forme de rentes, que laisserait en quittant ce monde son futur beau-père. L’héritière prêtait l’oreille aux galants propos du soupirant et aurait voulu combler ses vœux, en s’unissant à lui. Mais l’auteur de ses jours, riche marchand, ne voyait pas les choses du même œil et entendait placer sa fille à plus gros intérêts. Il avait tout simplement mis à la porte le fils cadet de Mars.

Le volontaire éconduit est rentré triomphalement, jeudi dernier, un ordre de son commandant à la main, sous le toit où respire la dame de ses pensées. Le hasard, favorable aux cœurs épris, et qu’il a eu soin d’aider un peu, entre cent, lui a précisément choisi comme logement cette maison autour de laquelle il a si souvent erré en soupirant. Le père, à sa vue, a protesté contre l’arbitraire, en a appelé à la justice de son pays, aux libertés anglaises ; mais force lui a été de se