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Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/95

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LES VACANCES.


Québec, 15 juillet 1866.


Les événements ne prennent pas de vacances cette année, et les journalistes non plus. Les événements paraissent même avoir choisi le temps où d’ordinaire les gens qui aiment le frais vont à la campagne, pour se mettre en mouvement et éclater de tous les côtés à la fois. Tandis que le canon tonne en Europe, nos députés engagent, à Ottawa, leur dialogue annuel dont le télégraphe fidèle nous apporte, chaque matin, l’écho indiscret. Il pleut des nouvelles ; mettez la main à la fenêtre, si vous en doutez. Les colonnes des gazettes sont débordées et l’inondation s’étend jusqu’aux terrains aurifères des annonces que les Faits Divers menacent d’envahir. Deux malles de l’Europe viennent chaque semaine verser sur la table éditoriale des amas de journaux qu’il faut dépouiller en toute hâte pour en tirer, au profit des lecteurs, quelques extraits, au lieu de déguster à loisir l’esprit pétillant des chroniques parisiennes et de savourer lentement la substance fortifiante de la prose, admirable de clarté, des articles politiques. La presse anglaise, qui pourrait mieux employer l’argent de