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Page:Fabre - Les Auxiliaires (1890).djvu/12

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RÉCITS DE L’ONCLE PAUL

Jules. — Maintenant je ne sais à laquelle des deux, la mâchoire de l’âne ou la mâchoire du loup, j’accorderais mon admiration de préférence.

Paul. — Toutes les deux la méritent, puisqu’elles sont l’une et l’autre merveilleusement appropriées au genre de travail qu’elles doivent faire.

Émile. — Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’une foule de choses auxquelles nous n’aurions jamais fait attention, finissent par nous intéresser quand l’oncle nous les explique. Je ne me serais jamais avisé que j’écouterais un jour avec plaisir l’histoire d’une dent.

Paul. — Puisque cela vous intéresse, je vais continuer encore un peu. Je vous parlerai des dents de l’homme, des vôtres, mon petit ami, si blanches, si bien rangées et qui mordent si bien dans la tartine de beurre.

III

FORMES DIVERSES DES DENTS

Paul. — Les dents de l’homme sont au nombre de trente-deux, seize pour chaque mâchoire.

Émile avait déjà le doigt dans la bouche, le portant d’une dent à l’autre pour les compter. L’oncle s’interrompit et le laissa faire.

Émile. — Mais je n’en ai que vingt bien comptées ; vingt, et non pas trente-deux.

Paul. — Les douze qui manquent vous viendront un jour, mon ami ; pour le moment, vous avez le nombre de dents des enfants de votre âge. Toutes, en effet, ne nous viennent pas à la fois, mais les unes après les autres. Nous commençons par en avoir vingt, pas plus. On les nomme dents de lait ou de première dentition. Vers l’âge de sept ans, elles commencent à tomber et sont remplacées par d’autres plus fortes et plus solidement implantées. Il pousse en outre douze dents nouvelles, ce qui porte à trente-deux le nombre total. Les plus reculées, tout au fond de la bouche, viennent assez tard, à dix-huit, vingt ans et plus ; aussi les nomme-