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Page:Fabre - Souvenirs entomologiques, deuxième série, 1894.pdf/297

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nage des lieux où elles étaient nées, soit à de grandes distances de ces mêmes lieux. Quelques unes se trouvèrent sans larves de Sitaris ; d’autres, en plus grand nombre, en avaient deux, trois, quatre, cinq ou davantage entre les poils du thorax. À Avignon, où je n’ai pas encore vu le Sitaris humeralis, la même espèce d’Anthophore, observée à peu près à la même époque, tandis qu’elle butinait sur les lilas fleuris, s’est trouvée toujours exempte de jeunes larves de Sitaris ; à Carpentras, au contraire, où ne se rencontre pas un domicile d’Anthophores sans Sitaris, presque les trois quarts des individus que j’ai visités avaient quelques-unes de ces larves au milieu de leur toison.

Mais, d’autre part, si l’on recherche ces larves dans les vestibules où elles se trouvaient quelques jours avant, amoncelées en tas, on n’en trouve plus. Par conséquent, lorsque les Anthophores, ayant ouvert leurs cellules, s’engagent dans les galeries pour en atteindre l’orifice et s’envoler ; ou bien, lorsque le mauvais temps et la nuit les y ramènent momentanément, les jeunes larves de Sitaris, tenues en éveil dans ces mêmes galeries par le stimulant de l’instinct, s’attachent à ces hyménoptères, se glissent dans leur fourrure, et s’y cramponnent d’une manière assez solide pour ne pas avoir à craindre une chute dans les lointaines pérégrinations de l’insecte qui les porte. En s’attachant ainsi aux Anthophores, les jeunes Sitaris ont évidemment pour but de se faire transporter, et au moment opportun, dans les cellules approvisionnées.

On pourrait même croire tout d’abord qu’ils vivent quelque temps sur le corps de l’Anthophore, comme les parasites ordinaires, les Philoptères, les Poux, vivent