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Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/143

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il n’y a aucun inconvénient à ce que j’aie comme directeur de conscience et comme directeur d’esprit un chef d’école philosophique qui se trouve être un étranger.

— Comment donc ! va dire mon gouvernement ; mais vous allez avoir des opinions sur l’immortalité de l’âme qui pourront n’être pas les miennes.

— Qu’est-ce que cela vous fait ? Encore une fois et toujours, si vous vous croyez lésé dans vos droits, c’est que vous vous en attribuez qui ne vous appartiennent pas du tout ; si vous vous croyez atteint dans votre autorité, c’est que vous en revendiquez une qui n’est pas du tout la vôtre ; si vous vous sentez gêné, c’est par suite de l’imprudence qui consiste à vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. Persuadez-vous que vous n’êtes créé et mis au monde que pour assurer la bonne police et la défense, et vous n’aurez pas l’idée ridicule, et gênante pour vous autant que pour moi, que je mets des bornes à votre autorité légitime en croyant à l’immortalité de l’àme quand vous n’y croyez pas.

Donc ce qui est la vérité même et le bon sens et le bon ordre, parce qu’il est l’absence de conflits, c’est la religion libre et les Eglises libres dans l’Etat… qui sera libre si cela lui fait plaisir ; c’est la séparation des Eglises et de l’Etat, l’Etat ne s’occupant plus des Eglises ni pour les payer, ni pour