Aller au contenu

Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pager par entretiens de famille, de père en fils. Au bout d’une génération l’unité morale du pays serait faite. Autrement, il faut que vous le sachiez bien et que vous envisagiez cette conséquence et aussi le remède que je vous propose avec une fermeté virile, autrement elle sera toujours à refaire.

Il y a aussi une autre solution. C’est d’abandonner cette idée ecclésiastique, réactionnaire et ridicule de l’unité morale du pays et de l’ordre moral dans le pays et du gouvernement des esprits par le Ministre de l’instruction publique considéré comme étant le grand prêtre Joad. Qu’est-ce que vous êtes ? Encore une fois et toujours, vous êtes un organe de police et de défense. Quand vous sortez de ces attributions, c’est-à-dire de vos fonctions naturelles suffisantes et nécessaires, non seulement vous empiétez, ce qui n’est pas honnête, mais encore vous devenez bête. Je crois qu’on vient de s’en apercevoir. Vous devenez maladroit, gauche, bizarrement accapareur, indiscret, inquisiteur, impuissant et comiquement furieux de votre impuissance. Votre métier est de maintenir l’ordre matériel et de nous défendre, c’est-à-dire d’être à notre tête quand nous avons à nous défendre contre l’étranger. Il n’est pas de fonder des religions. Vous n’y entendez rien. Les religions ne vous regardent pas. Il n’est pas d’enseigner. Vous n’y entendez rien. L’enseignement ne vous regarde pas. Les religions