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Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/239

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rai à cette abstention de n’avoir pas à prendre parti dans la querelle sur la bulle Unigenitus, s’en mêler devant être difficultueux et fatigant, sans grand profit sans doute pour l’Etat, — Qu’ai-je à faire de museler les pamphlétaires et les écrivains ? Ils se neutralisent les uns les autres en se contredisant, d’où il suit qu’ils ne seront pas très dangereux pour personne. Et ici il me semble que je gagne beaucoup ; parce que si je les tracasse, ils m’attaqueront, moi, et pourront détacher mes sujets de moi ; tandis que si je les laisse tranquilles, je veux dire agités, ils s’attaqueront, eux, les uns les autres, et me laisseront indemne. — Ainsi de suite. Décidément je ne m’occupe que de police, d’armée et de diplomatie. Là, par exemple, j’entends être le maître. C’est mon métier. »

Un roi pourrait très bien raisonner ainsi, et c’est pour cela que j’ai dit qu’un roi peut s’accommoder du libéralisme et que le libéralisme peut s’accommoder d’un roi. Seulement j’ai supposé un roi qui fût très intelligent et qui ne fût ni volontaire ni orgueilleux. Voilà pourquoi j’ai dit aussi que le monarchisme était un ennemi naturel de la liberté

§ II. — L'ARISTOCRATISME

Ici il faut bien s’entendre, car nous marchons sur des contresens. J’appelle aristocratie l’aristo-