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Page:Faguet - Pour qu’on lise Platon, Boivin.djvu/367

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POUR QU’ON LISE PLATON

mant aux citoyens que la part de chacun est « consacrée aux dieux » ; en réglant que « les prêtres et prêtresses, dans les premiers, seconds et même troisièmes sacrifices, prieront les dieux de punir d’une peine proportionnée à sa faute quiconque vendra sa terre et sa maison, quiconque l’achètera ; en gravant le nom de chaque citoyen avec la désignation de la part qui lui est échue sur des tables de cyprès qui seront exposées dans les temples pour servir d’instruction à la postérité », etc.

Ces règles sont dures et surtout paraîtront telles à des Athéniens. Nous reconnaîtrons de bonne grâce qu’elles ne sont point applicables dans toute leur rigueur ; et, pour qu’on ne nous accuse pas d’être chimériques, ce que nous ne sommes nullement, nous dirons : « Il faut convenir qu’il est comme impossible que nous rencontrions des hommes qui ne murmurent point contre un tel établissement ; qui souffrent qu’on règle la mesure de leur bien et qu’on la fixe pour toujours à une fortune médiocre. On regardera peut-être cela comme un songe et l’on pensera que c’est là disposer d’un Etat et de ses habitants comme on dispose de la cire. Ne pensez pas que nous ignorions ce qu’il y a de vrai dans ces objections. Seulement dans