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la danse macabre

Mol qui n’en aurai point, moi femme
Dont l’amour calcina les flancs ;
Mon corps diligemment laboure
Pour avancer l’ouvrage aux vers ;
Je suis pour corrompre et dissoudre ;
Je voudrais pourrir l’univers.
(Encore un poumon à cracher !)

J’en ai verdi déjà des hommes,
Et des femmes, et combien encor !
J’en nettoierai d’autres, Mesdames,
Et puis j en nettoierai encor !
Pourtant je n’étais pas méchante,
J’ai tourné mal et voilà tout :
Mais comment regravir ta pente,
Chemin de larmes et de boues ?
(Encore un poumon à cracher)

Ah malgré tout, ah quelle vie,
Et par ma faute il est certain :
Notre-Dame Vierge Marie,
Pourquoi me suis-]e fait putain ?
Priez pour moi, Vierge si bonne,
Pour que je me rachète un jour,
Votre Fils le Sauveur des hommes
Pour qui vous eûtes tant d’amour :

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