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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/121

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la danse macabre

 La dégoûtante fantaisie
 Dont je ne puis me corriger
 Me fait lentement submerger
 Par l’idiotisme et l’étisie.

Une mondaine, amas de bijoux et de fleurs :
— J’ai un grand trou à la place du ventre,
Un trou plus grand à la place du cœur ;
De tant d’amour qui dans mes œuvres entre,
Rien ne ressort que la honte et l’horreur ;

J’ai disloqué mes portes de la vie
Je suis vouée à la stérilité,
Mais procréer ne me fait point envie,
J’ai le dégoût de la maternité ;

Dégoût de tout et de moi malheureuse ;
Mon égoïsme est trop cher acheté :
Je deviens laide et malade et hargneuse,
Morte à l’amour et morte a la beauté ;

Sans vrai mari, sans foyer, sans famille,
Sans autre fruit que mes remords cuisants,
Si jeune encore et déjà vieille fille.
Avec terreur je songe à mes vieux ans !

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