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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/135

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la danse macabre


 — Monstre joli, monstre insolemment impavide,
 Ton regard inerte et vide
 Qui sourit, scintille et dort,
 Vous aspire comme un gouffre…

Une voix quelque part ricane : — Amour et mort !
 — Telle une flamme de soufre
 Quel feu luit sous ta prunelle
 Doucereusement placide,

 Profonde comme le vide,
 Pesante comme le monde
 Ou l’effroi qu’elle recèle ?

 C’est un feu qui brûle et gèle,
 Une flamme au fond d’une onde…

Amour et mort,

 — L’explorateur téméraire
 De ton vertige est sa proie ;
 Goutte à goutte le vont traire
 Les ventouses de l’effroi ;

 La soif morne le dévore :
 Te boire, être bu par toi !

— 133 —