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la danse macabre

Chargée de sous-entendus lointains : et me semble
Jadis déjà t’avoir entendue bien des fois ;

Était-ce hier encore, était-ce tout à l’heure
Ou était-ce voici des mille et des mille ans ?
À travers cette voix qui congèle le cœur,
Il me semble que c’est moi-même que j’entends !

Je hausse les épaules pourtant : — Je vous nie,
Larves écloses dans les bas-fonds du cerveau,
Je nie mes sens quand je les vois pris de folie,
Et jusqu’à ma raison quand elle est en défaut !

Mais lui (voit-il mon cœur contre soi se débattre ?)
— Ainsi donc, cher Monsieur, vous ne croyez à rien ?
— Si fait : qu’un et un deux et que deux et deux quatre.
— Et quatre et quatre huit, sans doute, homme de bien ?

Hé hé, cerveau rassis, robuste, raisonnable :
L’évidence au chevet et jamais peur la nuit…
Mais, ne croyez-vous point, de temps en temps, au Diable ?
— Oh oh, le Diable, oh oh ! — Hi hi, le Diable, hi-hi !

(Etc.)....................

— Oui, c’est la révolte, a-t-on dit, des mauvais anges
Et l’histoire en effet, plus ou moins de nous tous.

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