Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
la danse macabre


Et les deux ombres dans un sanglot se dispersent.
Virginie avec Paul qui chastement la berce,
Mariés du matin, disposent de leur vie :

 — Une robe de ma mère
 Fait la courtine du lit.
 — Elle sera la brassière
 De notre premier petit.

La cloche tinte, impérieuse et funéraire :

 — Elle sera le suaire
 Où vous serez réunis ! —

Un squelette au front ceint de roses purpurines,
Drapé de blanc, chargé de branches d’oranger :
— Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine,
Oiseaux chers à Vénus, doux alcyons, pleurez !

La pauvre Virginie tremble de tout son corps :

 — Les cloches du Nord
 Se sont mises à sonner :
 Est-ce pour l’hyménée,.
 Est-ce pour notre mort ? —

Ils s’effacent, flocons balayés par la bise.

— 47 —