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Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/135

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renseignements, suffisamment complets, sur la marche de l’affection, depuis son invasion. C’est là un travail auquel on se livre rarement dans les asiles d’aliénés ; on y reçoit fréquemment de véritables apoplectiques, à une période avancée de la maladie, et présentant des troubles de l’intelligence, et on les confond ordinairement avec les aliénés paralytiques sous le nom vague de déments paralytiques.

3oRamollissements du cerveau.

Si les erreurs de diagnostic sont possibles, dans certains cas, entre l’hémorragie cérébrale et la paralysie générale, on comprend que ces erreurs se produisent plus souvent encore entre cette affection et les divers ramollissements du cerveau. Cette maladie, encore imparfaitement déterminée, qu’on appelle le ramollissement du cerveau, renferme dans son cadre des faits très divers, tant au point de vue des lésions anatomiques qu’à celui des symptômes et de la marche. Il nous semble néanmoins que l’on peut opposer, d’une manière générale, à la folie paralytique, les divers ramollissements locaux du cerveau, malgré les différences nombreuses de symptômes et de marche que présentent entre eux les faits réunis sous ce titre. Ceux mêmes qui admettent, avec Parchappe et plusieurs autres auteurs, que la paralysie générale des aliénés n’est qu’un ramollissement de la couche corticale du cerveau, reconnaîtront du moins, avec nous, que la différence de siège, d’étendue et d’évolution de la lésion, puisse entraîner des différences symptomatiques assez nombreuses et assez essentielles pour légitimer un diagnostic différentiel entre ces deux maladies. En effet, alors même qu’elles consisteraient en une lésion primordiale identique, elles ont néanmoins des caractères, une marche, un pronostic, et des conséquences très différentes. Ce diagnostic peut donc se faire au même titre que celui que l’on établit entre les inflammations de deux organes juxtaposés, tels que la plèvre et le poumon par exemple.

Les réflexions suggérées par la comparaison entre les ramollissements locaux du cerveau et la paralysie générale sont à peu près les mêmes que celles que nous venons d’exposer à propos des hé-