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Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/154

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semble plaider fortement en faveur de l’idée d’une paralysie générale saturnine.

La paralysie saturnine généralisée, mérite, selon moi, de devenir l’objet de nouvelles recherches, si l’on veut enfin sortir de la confusion dans laquelle on se trouve aujourd’hui, en classant indistinctement sous le nom de paralysie progressive des faits très divers entre eux, en dehors du seul symptôme commun de la paralysie, et qui doivent appartenir en réalité à des maladies différentes. Je sens combien cet exposé rapide, relativement aux paralysies générales saturnines, présente de lacunes ; mais je pense qu’après les faits et réflexions qui précèdent, on ne contestera pas du moins l’existence de paralysies générales produites sous l’influence de l’intoxication saturnine, et partant la nécessité de les étudier, afin de chercher à les différencier de la paralysie des aliénés. Pour ma part, je me bornerai à en appeler ici, pour établir ce diagnostic, aux signes généraux de l’empoisonnement par le plomb, tels que les coliques et les vomissements antérieurs, la teinte cachectique de la peau, le liséré blanchâtre des gencives, la coloration des dents, l’anesthésie plus ou moins étendue, etc. J’invoquerai en outre, comme pour les maladies précédentes, les signes tirés de la paralysie générale saturnine, c’est qu’elle commence par être partielle et ne se généralise que petit à petit ; c’est surtout qu’elle consiste, dès le début, en une paralysie véritable, c’est-à-dire complète ou presque complète. Les empoisonnés par le plomb flottent souvent pendant longtemps, comme le dit avec raison Sandras, entre la paralysie partielle et la paralysie générale ; de plus, ils éprouvent une grande difficulté à soulever leurs bras, à remuer leurs jambes : il y a chez eux faiblesse très prononcée du système musculaire, et non simple irrégularité des mouvements.

9oTremblement mercuriel.

Le tremblement mercuriel, produit par une intoxication lente, chez les ouvriers doreurs et étameurs de glaces, et rarement par l’administration du mercure sous une autre forme, a été signalé par beaucoup d’auteurs. C’est un fait parfaitement acquis à la science ; mais il a été peu étudié dans ses détails et surtout dans ses caractères