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Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/356

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caractères particuliers de ce délire épileptique qui succède directement aux attaques ; nous les signalerons tout à l’heure, en décrivant les deux formes principales de la folie épileptique, envisagées indépendamment des attaques convulsives qui leur donnent naissance. Nous n’avons voulu que mentionner ici les troubles intellectuels passagers qui surviennent immédiatement après les accès d’épilepsie, et qui, ordinairement d’assez courte durée, sont bientôt suivis d’un retour à peu près complet de ces malades à l’état normal.

2oÉtat mental habituel des épileptiques dans l’intervalle des accès.

Les épileptiques sont-ils, oui ou non, sains d’esprit dans l’intervalle de leurs accès ? Cette question, très souvent posée, a été diversement résolue ; cependant, tous les auteurs sont d’accord pour reconnaître que la plupart des épileptiques présentent, à divers degrés, des troubles de l’intelligence et du caractère, dans le cours habituel de leur existence, en dehors de leurs attaques convulsives. On ne discute que sur la valeur de ces anomalies de l’esprit et des sentiments, et sur leur degré de fréquence. Les uns veulent que tous les épileptiques, sans exception, soient considérés comme aliénés ; les autres, au contraire, tout en reconnaissant l’extrême fréquence de ces perturbations psychiques, admettent que plusieurs d’entre elles ont peu d’importance et ne se produisent que rarement chez certains épileptiques. Ils proclament en outre qu’il est des épileptiques dont les attaques sont rares et très éloignées, et qui ne présentent pas, pendant toute leur vie, le moindre désordre dans leur esprit ou dans leur conduite. Ces auteurs citent, à l’appui de leur manière de voir, les noms de plusieurs grands hommes qui ont été épileptiques, tels que César, Pétrarque, Mahomet, et même Napoléon. Ils ajoutent que, si les médecins spécialistes sont disposés à considérer tous les épileptiques comme aliénés, cela tient à ce qu’ils n’ont sous les yeux, dans leurs asiles, que des malades dont l’épilepsie, déjà ancienne, a dû être accompagnée de quelques désordres intellectuels ayant motivé leur séquestration, mais que ces médecins