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Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/42

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plus solidement établies, que l’on commence à entrevoir dans l’avenir de la science, nous n’avons pas voulu seulement faire œuvre de critique et chercher à renverser, sans avoir rien à mettre à la place.

Nous avons cru faire une chose utile, en contribuant pour notre faible part, à débarrasser le terrain de l’observation des obstacles qu’opposent toujours à de nouvelles recherches les dénominations d’une nomenclature régnante, qui, en donnant l’illusion d’un classement définitif des faits, empêchent souvent de saisir les véritables analogies qui les rapprochent et les différences fondamentales qui les séparent.

Nous avons cru faire également une chose utile, en rappelant les principes sur lesquels doivent reposer les classifications vraiment naturelles, aussi bien dans notre spécialité que dans les autres sciences d’observation.

Nous aurons rempli notre but si nous avons démontré que, loin de se contenter des classifications existantes, et de les regarder comme susceptibles de simples améliorations, on doit chercher dans d’antres voies de nouveaux modes de classement. En observant les aliénés à d’autres points de vue, on doit tâcher de découvrir parmi eux de nouvelles analogies ; on doit s’efforcer de les rapprocher par groupes naturels, basés sur l’ensemble des symptômes physiques et moraux et sur une marche déterminée ; on ne doit pas se borner à les classer sous les noms de manie, de monomanie, de mélancolie et de démence, qui ne représentent que des états symptomatiques provisoires, et non de véritables espèces naturelles de maladies mentales.