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Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/59

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plusieurs affections du cerveau, et en particulier dans les diverses variétés de paralysie générale. Dans ces circonstances, la débilité musculaire s’accompagne d’un léger tremblement de la langue ou des membres, et d’un manque de coordination dans les mouvements des diverses parties du corps. Cette absence de coordination des mouvements offre, dans les affections cérébrales, tous les degrés possibles, depuis le tremblement le plus léger et le plus imperceptible jusqu’à la chorée, et à cette forme particulière de lésion du système musculaire qui a reçu le nom de paralysie agitante. Ce n’est pas ici le lieu de décrire les nuances que présentent ces désordres de la motilité ayant leur origine dans l’affaiblissement du système musculaire, et qui se produisent si fréquemment à toutes les périodes des affections de l’encéphale et souvent dès leur début. Nous passons aux signes qui dénotent une exagération maladive de l’action musculaire, c’est-à-dire aux diverses variétés de spasmes, toniques et cloniques. Dans le début des affections du cerveau, les malades se plaignent fréquemment de crampes, de roideurs dans les jambes ou dans d’autres parties du corps. Ces symptômes précèdent souvent de quelque temps l’explosion manifeste d’une maladie cérébrale. Il en est de même des secousses convulsives partielles et légères, qui précèdent l’apparition d’attaques convulsives plus complètes et plus caractérisées.

Quant aux convulsions épileptiques ou épileptiformes, qui sont un des symptômes les plus habituels des maladies du cerveau, elles figurent parmi les signes des maladies caractérisées et non parmi les cas délicats et d’une appréciation difficile.

Au milieu des désordres variés de la motilité, les troubles de la parole méritent une mention spéciale. Nous en avons déjà parlé au point de vue des rapports de la parole avec la pensée, à propos des troubles intellectuels. Nous venons de signaler également la difficulté de la prononciation, qui résulte du tremblement de la langue ou des lèvres dans la paralysie générale et dans quelques autres maladies cérébrales. Mais la perversion de la parole, depuis l’embarras presque imperceptible jusqu’à sa suppression absolue, présente de très nombreux degrés et est due à des causes très variées : elle peut tenir à la compression des nerfs lingual ou glosso-pharyngien par des tumeurs situées dans leur voisinage ; à la lésion des corps olivaires,