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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/127

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L’AMOUR MUET.

eût différé la visite qu’il lui avoit promise. Celui-ci, qui se souvenoit bien de François, ne l’eut pas plutôt aperçu du bout du pont, qu’il vint au-devant de lui, et lui témoigna beaucoup de plaisir de le revoir. « Peux-tu, mon ami, lui dit François ; après lui avoir rendu ses politesses, venir avec moi dans la ville neuve, pour une commission ? Tu seras bien payé de ta peine. » — « Pourquoi pas ? avec ma jambe de bois, je trotte tout aussi bien qu’un autre ; et j’ai un avantage, c’est qu’elle ne se fatigue jamais. Je vous prie cependant, mon bon monsieur, de vouloir bien attendre l’arrivée de l’homme à la redingotte grise. » — « Qu’est-ce que cet homme à la redingotte grise a à faire avec toi ? » — « Tous les jours il vient ici aux approches de la soirée, et me donne un quart de florin, je ne sais