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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/161

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les portraits de famille.

quitter la toile ; son visage avoit une expression qui glaçoit d’effroi. Je n’avois encore rien vu de semblable parmi les vivans. C’étoit un mélange affreux de l’immobilité de la mort et des restes d’une passion pénible et violente, que la cessation même de la vie n’avoit pu faire disparoître. On auroit dit que le peintre avoit emprunté les traits effrayans d’un homme sorti du tombeau, pour peindre ce portrait épouvantable.

« J’étois saisi d’une frayeur égale à celle des enfans toutes les fois que je voulois contempler ce portrait. Son aspect étoit désagréable à mon ami, mais ne lui causoit pas de terreur. Sa sœur regardoit seule cette figure hideuse en riant, et me disoit, d’un air compatissant, quand je témoignois mon aversion : Cet